Dévoilé le 5 avril par le Président de la république et précisé le 6 avril par le Premier ministre, le 4ème plan autisme présente un ensemble de mesures autour de cinq axes : recherche, dépistage précoce, scolarisation, citoyenneté et soutien aux familles.
Sources : AFP – avril 2018
Engagements financiers
344 millions d’euros sur cinq ans (2018-2022) pour améliorer la recherche, le dépistage et la prise en charge de l’autisme.
Valoriser la recherche
L’exécutif entend également développer la recherche sur les troubles neuro-développementaux, pour « remettre la science au coeur de la politique de l’autisme ».
Un budget de 14 millions d’euros est prévu.
Diagnostic plus précoce
Un « forfait intervention précoce » va être créé à partir du 1er janvier 2019. Aujourd’hui, 45 % des diagnostics concernent des enfants et des adolescents entre 6 et 16 ans. Avant que le diagnostic de l’autisme ne soit confirmé chez un enfant, un processus souvent de plusieurs mois voire plus, le recours à des professionnels comme des psychomotriciens ou des ergothérapeutes n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale. Le reste à charge des familles sera désormais pris en charge, pour un montant qui devrait atteindre 90 millions d’euros par an en 2022. Lors des examens médicaux obligatoires à 9 mois et 24 mois, les médecins devront « vérifier le minimum » et alerter sur un trouble psycho-autistique.
Au total, ce volet est doté de 106 millions d’euros.
Scolarisation
Actuellement, 30 % des enfants autistes (environ 8.000 naissances par an) sont scolarisés en maternelle, deux jours ou moins par semaine. L’objectif est d’atteindre 100 % en maternelle pour la classe d’âge née en 2018, qui entrera à l’école, désormais obligatoire à 3 ans, en 2021. Le gouvernement prévoit notamment de « tripler » le nombre de places en Unités d’enseignement en maternelle (UEM), des petites classes destinées aux enfants ayant besoin d’un soutien renforcé. L’objectif est d’y porter le nombre d’enfants accueillis à 2 100. Une centaine de postes d’enseignants spécialisés sur l’autisme seront créés pour soutenir ceux qui ont des élèves autistes dans leurs classes. La scolarisation en primaire (40 % des autistes actuellement) et au collège-lycée sera également renforcée via les Unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis).
Ce volet est doté de 103 millions d’euros.
Accompagnement des adultes handicapés
Quelque 600 000 adultes français, soit une personne sur 100, seraient autistes. Mais seulement 75.000 sont diagnostiqués. Un plan national de repérage et de diagnostic des adultes en établissements de santé et médico-sociaux va être lancé. Pour les adultes autonomes, des colocations en logement social et l’accès aux « logements accompagnés » seront ouverts.
Des mesures sont également prévues pour améliorer le repérage des adultes ayant des troubles autistiques, afin de pouvoir adapter leur prise en charge et leur accompagnement, vers l’emploi notamment. Les crédits destinés au dispositif d’emploi accompagné seront ainsi doublés, dans l’objectif de faciliter leur insertion professionnelle.
Ce volet est doté de 115 millions d’euros.
Aide aux familles
Le gouvernement veut créer une « plateforme de répit » par département. Ces structures permettront des gardes temporaires (quelques heures ou jours) des enfants ou des adultes autistes, afin que leurs familles puissent se reposer ou partir en vacances.
Ce volet est doté de six millions d’euros.